Le pouce du smartphone addict qui scrolle assez vite pour switcher d’un univers à l’autre toutes les secondes sur Insta ne lui demande pas de se concentrer pour faire son “bonheur.” Ce réflexe-là a su s’installer, sans volonté… pourquoi ?
Le chemin parcouru par le stimuli sensoriel entre la peau de son doigt et la conscience du geste moteur est devenu de l’ordre du réflexe…
Dans le langage commun, un réflexe désigne une réponse motrice volontaire et réalisée le plus souvent de façon inconsciente et automatique. Au sens physiologique du terme, un réflexe est une réponse motrice involontaire déclenchée par l’apparition d’un stimulus.1
Que devient notre volonté dans notre quotidien connecté ? Ai-je encore le temps de me poser la question de ce à quoi je veux me connecter ? Est-ce que je veux le prendre?
La fabrique du crétin digital décrite par Michel Desmurget aurait dû nous alerter sur l’impact de tout numérique…
Qu'est-ce qui dans notre quotidien est de l'ordre du réflexe ou de projet ?
La question mérite le détour. Le réflexe est bon, il assure notre survie, en cas de danger vital. Il est le fruit de la conscience du danger et de nerf moteur dont c’est la fonction. Et cela peut sauver des vies. A bien y réfléchir, Paul Claudel disait : “Les gens ne sont des héros que quand ils ne peuvent pas faire autrement.” On perçoit bien l’urgence qui n’est pas de l’ordre du projet. De la volonté consciente , avec tranquillité pour construire une situation satisfaisant à un besoin identifié, mais d’une nécessité vitale posée. En quoi est-ce vital pour moi de ne pas louper une journée d’images défilantes, d’informations contradictoires … serai-je moins existant sans mon app?
Qu’est-ce qui est le fruit, d’une désir ou d’un besoin identifié par la présence à ma personne dans toutes les dimensions de son être? Suis-je attentif à mon état de fatigue, à mon besoin de récompense choisi, à mon besoin de solitude, à mon désir de lien, à mes peurs, à mes manques … ? Tout cela demande une première étape : connexion à soi. “Revenir chez soi” pour entrer en relation avec les autres, pour reprendre les mots de Blandine Clémot.
Le chemin vers soi, pour retourner vers l'autre.
Si au fond de moi, je retrouve un peu d’exigence pour mon esprit, et pour tout mon être, quelle ambition ai-je pour moi ? Quel projet ai-je vraiment à cœur de mettre en place avec ce qui m’a été donné, un corps qui est ce qu’il est , pas toujours performant, pas toujours beau à voir (subjectif ô combien) , qui cependant me fait partager des relations au monde et aux autres, me fait respirer et me permet de penser, d’être créatif, d’être créateur.rice de ma vie et co-acteur.rice du collectif humain… Une responsabilité envers moi-même.
Aujourd’hui suis-je en mesure de décider de me connecter à ce que je suis profondément ?
Y a t’il du réseau?