Notre cerveau tisse son réseau neuronal dans les premiers instants de la vie, avec les informations qu’il reçoit et son héritage transgénérationnel. Dès lors puis-je encore sortir de mes fonctionnements relationnels nocifs ?
La plasticité du cerveau est à l’œuvre dès la naissance et à chaque instant de la vie jusqu’à son aboutissement.
L’enfant naît avec un réseau de connexion de neurones bien plus riches et nombreuses que toutes les connexions internets réunies. Notre organisme fabrique son cerveau au taux le plus élevé entre le troisième et le septième mois de la grossesse.
Ces milliards de neurones se forment progressivement. Ils sont fabriqués par une succession des divisions cellulaires. À plein régime, il génère environ 250.000 neurones par minute.
Et donc à chaque expérience sensorielle, cognitive et émotionnelle vécue un chemin se fraie dans le système nerveux par l’action de synapses entre elles.
Des groupes de neurones vont alors se réunir autour d’expériences spécifiques. (par exemple l’écoute du son de la voix de la mère, du père, des frères et sœurs…) Les interactions avec l’environnement, les proches seront aussi déterminantes. (quand je crie, je suis nourri, ou j’ai un câlin…)
Plus le chemin sera utilisé et plus le groupe de neurones sera sollicité, plus l’information circulera rapidement entre les synapses. Ainsi des réseaux vont continuer de se développer et d’autres délaissés vont disparaître.
Avec le temps, des neurones moins nombreux mais plus experts
C’est ainsi que l’adulte devient par son fonctionnement cérébral moins riches en neurones mais plus experts dans les domaines qu’il a favorisé au cours de son développement ( apprentissages de langues, de processus de pensées, d’actions …)
En effet, les neurones ne durent que quelques mois. C’est pourquoi, chaque jour, notre organisme en perd plus ou moins 10.000 mais heureusement le cerveau parvient parfaitement à compenser les pertes jusqu’à plus ou moins 65 ans. Ensuite il est toujours possible d’entretenir le réseau avec les bons outils. Vittoz en est un !
Mon mode relationnel s'est installé dans ma petite enfance, puis-je encore évoluer ?
Effectivement, la vie émotionnelle repose également sur des modes de fonctionnement mis en place au cours de l’histoire de la personne. Des traces mnésiques suffisamment fortes et importantes vont rester en place et favoriser un mode relationnel, des processus d’action…
Dans le domaine de la psychologie génétique, les théories de l’attachement expliquent que les relations des premiers instants de la vie vont marquer nos liens aux autres et leur fonctionnements plus ou moins autonomes selon la qualité relationnelle entourant les soins vitaux. Winnicott parle de holding, (ou portage, câlins…), handling (accompagnement dans les apprentissages…) qui participent au processus d’intégration de l’enfant de son unicité, de son humanisation propre, de la construction de son self et favorise ses apprentissages.
Comment cela se passe-t'il pour l'adulte ?
Je me trouve marqué.e par cette première période de ma vie, et à la fois la transformation est toujours à l’œuvre. En regardant de plus près le processus neurophysiologique de ma perception du monde, je réalise que les influx qui me traversent en permanence quotidiennement constitue une somme d’informations considérable pour mon cerveau. Des chemins se frayent donc dans mes circuits neuronaux et viennent selon mon mode de vie, mon évolution au milieu de mon environnement social, nourrir mon système nerveux et donc mon mode de pensée, de relation. On sait maintenant que des actes identiques répétés viennent encore modifier la physiologie, et donc modifier ces mêmes modes de pensée, ces conditionnements…
Les pratiques proposées dans la cure Vittoz, vont venir réveiller des réseaux neuronaux inexploités pour les mettre à profit dans les différents aspects de la vie de la personne. (vie relationnelle, apprentissages cognitifs, état physiologique, et c.) Au fil de la pratique les réseaux des fonctionnements nocifs (actes compulsifs, vagabondages cérébraux, … ) vont s’en trouver délaissés. Une libération, sur le plan psychique va pouvoir s’opérer, quelque chose de nouveaux dans la vie de la personne est toujours possible.
Quelques repères historiques de la recherche
Des nombreuses études viennent confirmer les intuitions de Freud que Roger Vittoz avait déjà mises à profit dans sa méthode de soin en 1910. En effet, en 1920, Freud énonçait déjà dans « Au-delà du principe de plaisir », un principe de frayage : « L’excitation d’un neurone [en passant] à un autre doivent vaincre une certaine résistance… [par la suite] l’excitation choisira la voie frayée de préférence à celle qui ne l’est pas. »
Dès 1949 Donald Hebb a proposé la théorie des assemblées de neurones. Puis les recherches par imagerie, du Pr Eberhard Fuchs sont venues appuyer cette hypothèse que l’activité cérébrale, sa stimulation, que ce soit par l’environnement subi de manière passive ou par l’action consciente, active, peuvent avoir un effet sur le psychisme et aussi sur la physiologie du cerveau d’une manière ou d’une autre. De nombreuses recherches viennent depuis éclairer le rôle du cerveau dans la vie émotionnelle.
Les études FoVea
FoVea (Fléxibilité, Ouverture, basée sur la méthode Vittoz, pour favoriser l’Expérience Attentive)
Une étude validée par un comité scientifique (Christophe André, Michel Duffosé, Pascal Haag, Jean-Philippe Lachaux, René Sirven) sur la pratique de la méthode Vittoz en ont montré l’efficacité grâce au protocole FoVea venant à l’appui des recherches du Professeur Rebecca Shankland.
Des effets ont donc pu être mesurés dans ces différents domaines :
• Santé physique (physiologie du stress, douleurs, fonction immunitaire)
• Santé psychique (dépression, stress, anxiété, TOC, personnalité)
• Relation sociale (couple, parents/enfants, travail, climat scolaire)
• Fonction cognitives (attention, concentration, mémorisation)
D'autres études
Conjointement, d’autres études comme celle de Lazar et Britta Hölzel de l’Université Giessen (Allemagne) ont pris des images cérébrales de 16 personnes qui ont pris part, pendant 8 semaines, à un programme de réduction du stress basé sur la pleine conscience (Mindfulness-Based Stress Reduction).
Cette approche intègre la méditation de pleine conscience qui consiste à porter intentionnellement attention aux sensations, émotions et états d’esprit sans jugement. En plus de rencontres de groupe hebdomadaire, les participants ont pratiqué la méditation 27 minutes par jour en moyenne. Les images cérébrales des participants étaient comparées à celles de personnes ne participant pas au programme.
Ces images ont montré une augmentation de densité de la matière grise dans l’hippocampe, une région importante pour l’apprentissage et la mémoire, et dans les structures associées à la conscience de soi, l’empathie et l’introspection. Les réductions de stress rapportées étaient aussi en corrélation avec une diminution de la densité de matière grise dans l’amygdale, qui joue un rôle important dans l’anxiété et le stress.
La rééducation du contrôle cérébrale
Les pratiques proposées par votre thérapeute, intégrées petit à petit dans votre quotidien vont permettre à votre cerveau de tirer profit de cette plasticité.
Le circuit de la récompense peut nous entraîner à des conduites addictives (ex. surveiller le nombre de j’aime de mon réseaux social préféré… : un peu de reconnaissance, allez, encore un petit coeur … )
Quand une partie de notre mémoire émotionnelle engrange un bien fait par l’action des neurotransmetteurs… le cerveau va diriger notre attention vers cette conduite . L’information neuronale approfondi la voie de communication de celle-ci afin de circuler de plus en plus rapidement. Nous pouvons tirer profit de ce système avec des conduites bienfaisantes. Aussi faisons lui profiter régulièrement de pratiques qui en suscitant naturellement la sécrétion des hormones soignantes lui font du bien.
La cure Vittoz est conçue pour mettre en place progressivement, dans un protocole à la fois structuré et adapté à votre personnalité et à votre histoire, de nouvelles voies actives encore inexploitées dans le cerveau.
Sources:
http://vittoz-IRDC.net
Nicole Guédeney, Pédopsychiatre, Conférence au cours de la 2 rencontre inter-secteur de psychiatrie infanto-juvénile de Paris, du 20 décembre 2007, à l’Institut mutualiste Montsouris.
(Carson, Gil, & Baucom, 2004)
(Brown & Ryan, 2003)
(Breslin, Zack, & McMain, 2002 ; Hawleyetal. 2013 ; Segal et al, 2002)
Rebecca Shankland, Damien Tessier, Lionel Strub, Aurélie Gauchet, Céline Baeyens, « Améliorer la santé mentale et le bien-être par des pratiques de présence attentives intégrées au quotidien :Une étude d’intervention » https://www.vittoz-irdc.com
http://www.psychomedia.qc.ca
Laplanche J., Pontalis J.-B., Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, PUF, 1967, P.172, cité par Cyrulnik B., De chaire et d’âme, Paris, Odiel Jacob, 2006, mars 2008, p.29